Pour se préparer à cette décennie de transformations, le syndicat ELE a lancé en 2021 et réactualisé en 2024, une démarche prospective appelée « ELE 2030 ». Les entreprises locales d’énergies (ELE) adhérentes se sont mobilisées sur la question de l’avenir de leur modèle : « Que voulons-nous être en 2030 ? ». Le résultat de cette démarche collaborative est la plateforme prospective ELE 2030. Elle dresse le portrait de l’ELE de demain, en 8 missions-clés, dont les fondamentaux sont d’ores et déjà bien impulsés.
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L’ELE montre l’exemple aux acteurs de son territoire en respectant, voire devançant les engagements de la Stratégie Française Énergie Climat. L’ELE participe activement à la décarbonation du territoire en promouvant, raccordant et/ou investissant dans toutes les technologies qui y contribuent : productions d’énergies renouvelables électriques (photovoltaïque, éolien, hydroélectricité), biogaz, réseaux de chaleur, solutions d’efficacité énergétique…
Par ses investissements et ses emplois locaux, l’entreprise locale d’énergies (ELE) contribue au dynamisme économique de son territoire. Elle anime un réseau de partenaires et sous-traitants de proximité soucieux de fournir des travaux et prestations durables. Elle s’engage dans un programme de réduction de sa consommation d’énergie et de ses émissions de CO2 sur toute sa chaîne de valeur. Elle soutient les solutions d’économie circulaire et de recyclage, celui des compteurs et matériaux de réseaux par exemple.
L’ELE est soucieuse de la Qualité de Vie et les Conditions au Travail de ses salariés et finance la formation tout au long de leur carrière. L’activité de l’ELE permet le maintien et la création d’emplois dans les territoires.
En 2030, l’ELE - acteur de long terme incontournable de la transition énergétique - accompagne les acteurs politiques et économiques ainsi que les habitants de son territoire vers la sobriété et l’adaptation des usages aux contraintes du système énergétique.
Elle communique en open data les données de consommation, favorisant ainsi l’engagement citoyen, tout en créant du lien avec les ressources du territoire dans ses offres.
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En lien étroit avec son AODE, l’ELE de 2030 planifie ses investissements sur le réseau (via un schéma directeur et un plan pluriannuel) et adapte sa politique d’exploitation en fonction des caractéristiques de son territoire et de l’impact prévisible du changement climatique sur ce dernier. Son objectif est une qualité de service équivalente ou supérieure à la moyenne nationale.
Le réseau est pilotable et s’adapte aux consommations et productions de ses clients, grâce à une optimisation des investissements, ainsi qu’au déplacement, si nécessaire, des plages d’heures creuses encourageant la consommation de l’énergie renouvelable aux pics de production.
L'ELE de 2030 est l’interlocuteur privilégié en matière de production, d’effacement ou de stockage d’énergie. Elle a su en effet encourager et accueillir des solutions de flexibilité depuis une dizaine d’années.
Le réseau exploité par une ELE est également un véritable laboratoire d’expérimentation des smartgrids en fonction des particularités locales (flexibilités sur la BT, offres de raccordement intelligent) et des enjeux propres aux interfaces GRD/GRT (automates adaptatifs de zone, …).
En 2030, tout le territoire national est ouvert à la concurrence et les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) restent impartiaux quant à l’accès des fournisseurs et des producteurs à leurs réseaux. Toutes les demandes de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) sur le sujet ont trouvé des réponses.
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L’ELE de 2030 produit suffisamment d’énergie renouvelable pour couvrir une part significative, voire maximale du besoin de ses clients, en fonction de sa capacité territoriale.
L’ELE inclut dans ses projets les collectivités territoriales, les élus et la population grâce à une gouvernance collaborative. Elle mise notamment sur les financements participatifs ou encore le partenariat public-privé. Elle fait bénéficier les territoires des recettes générées, notamment via des sociétés d’économie mixte locales (SEML).
Circuit court par nature, l’ELE favorise l’appropriation citoyenne des énergies renouvelables. Elle propose aussi des solutions d’accompagnement au développement de l’autoconsommation sous toutes ses formes sur le territoire.
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Les services de l’ELE de 2030 s’étendent au-delà de la simple fourniture d’électrons : offres vertes, tarification dynamique, affichage déporté, offres innovantes en infrastructure de recharge de véhicule électrique (IRVE), offres autoconsommation, participation à la massification de la rénovation thermique des bâtiments…
L’ELE demeure un acteur exerçant ses missions de service public au plus proche des collectivités et des habitants. Elle est soucieuse du respect du code de la consommation et de la lutte contre la précarité énergétique. Elle met en œuvre les mécanismes de régulation des prix de l’électricité comme les tarifs réglementés de vente (TRV) auprès de la clientèle éligible.
L’ELE est l’acteur de référence de l’intérêt général local dans la fourniture d’énergie, tout en proposant ses propres offres de marché à ses clients. Elle mutualise avec d’autres ELE le sourcing des offres de marché et la gestion des risques marché.
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L’ELE attire des talents dans tous ses domaines d’expertise et se prépare aux métiers de demain, en lien avec l’IA et l’exploitation des données. Elle propose des emplois diversifiés et évolutifs avec des outils numériques performants. Elle valorise chaque potentiel humain, favorise la promotion, l’égalité homme femme et l’insertion des personnels en situation de handicap.
En 2030, l’entreprise locale d’énergies (ELE) a numérisé l’ensemble de ses processus métiers et supports, offrant des services digitaux à ses clients aux standards nationaux. Convaincue de l’importance du lien social, elle maintient néanmoins un accueil physique pour ses clients, ce qui la rend unique sur son territoire.
L’ELE collecte et sécurise les données énergétiques issues de ses missions de service public. Elle joue pleinement son rôle dans la mise à disposition de ces données pour permettre leur valorisation : par les consommateurs, grâce aux compteurs intelligents, afin de mieux maîtriser leur consommation et par tout acteur potentiellement intéressé par les données du réseau via l’open data.
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L’ELE de 2030 cherche à rapprocher les besoins de ses consommateurs de ses capacités de production renouvelable. Elle développe des offres innovantes permettant de consommer moins et mieux. Elle est également agrégateur : intermédiaire entre le producteur d’électricité et les consommateurs, notamment via des power purchase agreement (PPA).
Elle conforte son expérience et ses actifs dans le stockage d’énergie, par batterie, par station de transfert d’énergie par pompage (STEP) hydroélectrique ou par couplage avec une centrale photovoltaïque. Elle expérimente le développement de l’hydrogène, via des projets d’électrolyse-énergie renouvelables, d’adaptation des réseaux gaz.
L’ELE de 2030 déploie des bornes de recharge de véhicules électriques performantes pour satisfaire la demande, individuelle ou collective. L’ELE propose à ses clients des offres adaptées à la recharge de véhicule électrique et teste la tarification corrélée à la production d’EnR sur le territoire.
L’ELE accompagne également le développement de la production de biométhane territorial et saisit les opportunités d’avitaillement en bio GNV des opérateurs de transport de voyageurs et de marchandises. Elle est également attentive au développement de la mobilité hydrogène.
L’ELE de 2030 saisit les opportunités de développement des réseaux de chaleur ou de froid renouvelable, solutions contribuant à la décarbonation des usages.
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Les fédérations professionnelles d’entreprises locales d’énergies (ELE) jouent aussi un rôle majeur : elles favorisent les échanges et les synergies entre les acteurs du territoire (ELE, SEM production, EPCI, acteurs énergétiques). Elles apportent une dimension politique aux actions des ELE.
L’ELE de 2030 développe des synergies avec d’autres ELE. Elle maintient sa présence locale avec des services non délocalisables notamment vis-à-vis des services essentiels à sa clientèle.
Les investissements de l’ELE sont permis grâce à un statut juridique d’entreprise adapté au contexte du marché et au besoin de mutualisation. L’ELE reste attachée à la branche des industries électriques et gazières (IEG) pour ses salariés, leur statut ayant évolué vers plus de flexibilité.
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Les entreprises locales d’énergies (ELE) de 2030 ont réussi à démontrer leur pertinence et leur plus-value dans le cadre de la transition énergétique, en proposant des tarifs soutenables, avec une qualité d’approvisionnement et de services donnant pleinement satisfaction aux consommateurs libres de leur choix.
Les ELE et le syndicat ELE suivent et collaborent activement aux travaux de l’Union française de l'électricité (UFE) et la CEDEC, la fédération européenne des ELE. Les intérêts des gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) sont défendus par les représentants du syndicat ELE au sein de DSO Entity, qui élabore des codes réseaux et dispose d’expertises sur des sujets tels que la cybersécurité, l’accès aux données et interopérabilité, la flexibilité de la demande…
L’ELE de 2030 est un opérateur de référence auprès des institutions locales, nationales et européenne, grâce au lobbying mené par les fédérations d’ELE, porteuses d’une parole politique commune.
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